Bandoleros en Mallorca
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Les bandits à Majorque

Bandit ! Ce mot évoque les westerns américains, mais il a certainement été prononcé à maintes reprises sur notre île à une certaine époque. Aujourd’hui, nous allons vous parler des bandits à Majorque et des circonstances qui les ont accompagnés.

Époque et population

Les XVIe et XVIIe siècles n’ont pas été faciles à Majorque, car il y a eu de nombreuses révoltes populaires et un chaos généralisé. La population de l’île n’était pas très importante, surtout si on la compare à celle d’aujourd’hui : en 1503, elle comptait entre 35 000 et 55 000 personnes et en 1591 entre 110 000 et 115 000 personnes, mais cela représentait la densité de population la plus élevée de toute l’Espagne (26 habitants/km²) et les ressources n’étaient pas abondantes. Actuellement (2020), notre île compte environ 1 million d’habitants.

Circonstances dans lesquelles apparaissent les bandits à Majorque

La majorité de la population, entre 70 et 80 %, vivait dans les villages et était soumise à de nombreux impôts, tandis que les classes dominantes jouissaient de grands privilèges. De plus, la population dépendait fortement des récoltes, qui avaient été très mauvaises pendant plusieurs années, provoquant famine et misère. Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs épidémies se déclarèrent, causant la mort de milliers de personnes, ce qui aggrava encore la situation. Tout ce contexte propice donna lieu à des révoltes, le mouvement des « Germanías ».

1521, éclatement de la Germanía

La Germanía fut une révolte massive, une lutte des classes populaires contre les classes dominantes. Elle visait à réformer l’économie publique en abolissant certains impôts. À Majorque, elle commença de manière modérée, mais devint violente avec des assauts contre le château de Bellver et le siège de villes comme Alcudia, où certaines autorités s’étaient réfugiées. Les troupes du roi, venues par bateau depuis la péninsule, durent intervenir, avec une forte répression et des centaines d’exécutions. Finalement, le mouvement fut anéanti et l’économie de Majorque gravement touchée.

Le banditisme

Les années suivantes furent loin d’être paisibles et le banditisme proliféra, dans la continuité de la Germanía. La faim et la misère régnaient, car les récoltes étaient souvent mauvaises et insuffisantes. Mais ce qui abondait, c’étaient les hommes sans travail ni argent, prêts à tout. L’une des rares issues était de se livrer au banditisme et, dans ce contexte, toutes sortes de crimes étaient commis : vols dans les fermes, agressions sur les routes, meurtres et toutes autres méfaits imaginables.

Charrette majorquine. Illustration parue dans Die Balearen, par l’archiduc Luis Salvador.

Les bandits

Ils se regroupaient en bandes, menaient une vie itinérante, dormaient dans les montagnes et à la belle étoile, ou parfois cachés dans des granges. Évidemment, ce n’était pas une vie confortable, mais plutôt une vie pleine de misère, de privations et de dangers, car la loi les poursuivait. Souvent, ces crimes étaient punis de mort, car selon la gravité des faits, ils étaient condamnés à la pendaison. Le plus macabre venait ensuite, car pour servir d’exemple au public, les pendus étaient démembrés et leur tête et leurs membres étaient exposés à la vue de tous.

Saviez-vous qu’à Palma, il y a une tour dans le palais de l’Almudaina qui s’appelle la « Torre dels Caps » ? C’est là que les têtes des pendus ont été pendues et exposées pendant longtemps.

Le dernier bandit

Il existait de nombreux bandes de malfaiteurs, dont certaines sont devenues très célèbres. C’est le cas de la « Cuadrilla de Selva », qui comptait 14 membres et bénéficiait même du soutien de chapelains, de chevaliers et de propriétaires terriens, qui leur fournissaient des armes et des vivres en échange de quoi ils servaient leurs propres intérêts.

Cependant, toute époque a une fin et le 15 janvier 1729, celui qui est considéré comme le dernier chef d’une bande de bandits, Mateu Reus, alias Rotget, fut exécuté à Palma.

Après plus de 200 ans de révoltes et d’instabilité à Majorque, la loi finit par s’imposer face au chaos.

La photo de couverture montre un ex-voto représentant un crime. Les actions des bandits à Majorque ont privé de sommeil toute la population, qui éprouvait un sentiment d’insécurité qui s’ajoutait aux attaques venues de l’autre côté de la mer. Des tours de défense ont été utilisées sur l’île pour surveiller ces attaques. Suivez le lien pour lire l’article : Films de pirates

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