Errol Flynn à Majorque
La photo de couverture nous montre Errol Flynn à Majorque, à bord de son yacht Zaca dans la baie de Palma. Il est accompagné de sa femme, Patricia Wymore, et on aperçoit la cathédrale en arrière-plan.
Le personnage
Acteur de cinéma, de théâtre, de radio et de télévision. Aventurier, débrouillard. Charmeur. Héros. Don Juan. Buveur. Excentrique. Navigateur. Chercheur. Écrivain. Journaliste…
Qui était exactement Errol Flynn ? Tout ce que nous avons mentionné, et certainement bien plus encore… Mais la vérité est qu’il est devenu une véritable légende, car il a mené une vie trépidante et, à bien des égards, excessive. Il était adulé par beaucoup et détesté par d’autres.
Les premières années, les premières aventures
Il est né en 1909 en Tasmanie (Australie). À l’âge de 14 ans, ses parents l’ont envoyé étudier à Londres. Il est revenu en Australie à 17 ans et s’est inscrit dans un autre lycée, d’où il a été renvoyé. Il a alors trouvé un emploi de commis de bureau, mais peu de temps après, il a également été licencié.
À 18 ans, il décida de partir pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où il se consacra à de nombreuses activités, toujours à la recherche d’une fortune facile : chasseur d’oiseaux, chercheur d’or, plongeur à la recherche de perles, trafiquant de diamants, marin, contremaître dans des plantations de noix de coco et de tabac…
Parallèlement, il écrivait pour des journaux et magazines australiens, racontant des histoires passionnantes sur les forêts de Papouasie. Mais malgré cela, l’argent qu’il gagnait ne suffisait pas à son train de vie et il accumula d’innombrables dettes. Après cinq années d’aventures et après avoir contracté le paludisme, il quitta la Papouasie.
Le cinéma
En 1933, alors qu’il se trouvait en Australie, il fut sélectionné pour participer à un film sur la mutinerie du Bounty. Cela éveilla son intérêt pour le métier d’acteur et, à la fin de cette année-là, il partit pour l’Angleterre. C’est là que commença véritablement sa carrière cinématographique, qu’il poursuivit ensuite à Hollywood. Ses films étaient généralement des films d’aventure et ce sont ses interprétations de Robin des Bois qui le rendirent célèbre.
Une vie d’excès
Errol Flynn a vécu l’âge d’or d’Hollywood. Célébrité, argent et excès. Outre ses nombreuses maîtresses et son penchant pour les mineures, il buvait et fumait sans modération. Il ne dédaignait pas non plus les drogues. Il s’est marié trois fois et, lors de sa lune de miel avec sa dernière femme, Patricia Wymore, il a fait escale à Majorque. Il est tombé amoureux de l’île, de sa mer et de ses côtes.
Errol Flynn à Majorque
Loin d’Hollywood et de sa folie, il vécut ici pendant de longues périodes dans les années 50, logeant à l’hôtel Maricel ou dans sa maison d’Illetas, appelée El Molí, dont nous avons une photo.
Mais l’endroit où il aimait vraiment vivre et profiter de Majorque était son yacht Zaca, une merveille en bois, avec deux mâts et une longueur de 36 mètres.
Ses habitudes surprenaient parfois la société majorquine conservatrice, car il lui arrivait de se promener pieds nus sur la promenade du Borne ou de porter des bracelets, ce que seules les femmes faisaient à l’époque. Mais au fond, beaucoup de Majorquins l’admiraient, et l’une des distractions du dimanche était d’aller le voir au Club Nautique, alors qu’il déjeunait à bord du Zaca.
À Palma, il aimait aller aux corridas et au restaurant El Patio, sur la place Gomila. Tous ceux qui l’ont côtoyé ici disent toujours qu’il était très sympathique, très humain, affectueux avec les enfants et, en plus, un vrai gentleman.
D’une certaine manière, c’est lui qui a rendu Majorque à la mode parmi les stars hollywoodiennes, qui ont apporté renommée et glamour à l’île dans les années 60.
Couchant et fin
En octobre 1959, ses divorces et son mode de vie lui causèrent de graves problèmes financiers. Il fut contraint de vendre son cher Zaca à un millionnaire de Vancouver et, le jour même où il négociait la vente avec l’acheteur, il se sentit mal et fut victime d’un infarctus du myocarde.
Il est mort à seulement 50 ans, mais sa vie a été si intense qu’on dirait qu’il en a vécu 500.
Si vous avez aimé le Zaca, je vous invite à découvrir comment ces bateaux étaient construits autrefois à Majorque. Suivez le lien pour en savoir plus sur ce métier singulier qui a presque disparu : Mestres d’aixa